Pour son vingt-cinquième numéro à paraître en juin 2024, Les Cahiers de l’Interdisciplinaire Groupe de Recherche sur l’Afrique Contemporaine (IGRAC), en partenariat avec la Formation doctorale Histoire et Civilisations de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, consacre ce numéro à la Conférence de Brazzaville tenue dans la capitale de l’AEF du 30 janvier au 8 février 1944, dont on commémore cette année les quatre-vingts ans. Ces deux structures associées invitent donc les chercheurs africains et non africains à revisiter ce moment important de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de notre continent, au regard de l’argumentaire ci-dessous.

Du 30 janvier au 9 février 1944, à l’initiative du CFLN, René Pleven Commissaire aux Colonies convoque et préside à Brazzaville, capitale de l’AEF, la Conférence africaine française devenue depuis la Conférence de Brazzaville. Elle réunit les vingt gouverneurs d’AOF, d’AEF et de Madagascar, vingt-deux hauts-fonctionnaires du Commissariat aux Colonies, neuf délégués de l’Assemblée consultative provisoire, six observateurs, les présidents des Chambres de commerce du Cameroun et de Brazzaville et l’évêque de Brazzaville.

Dans l’esprit de ses promoteurs, la conférence ne vise pas à liquider la notion de colonialisme, mais de réformer l’empire pour mieux le conserver. Audace économique et sociale, prudence voire indécision politique marquèrent les débats, comme le témoigne la résolution que la conférence adopta en de termes volontairement durs et sans équivoque : « Les fins de l’œuvre de civilisation accomplie par la France dans les colonies écartent toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évolution hors du bloc français de l’empire ; la constitution éventuelle, même lointaine, de self-government dans les colonies est à écarter ».

L’influence de la conférence s’est manifestée sur l’ensemble de la classe politique française lors des débats relatifs à la préparation de l’Union française sous les deux Constituantes (octobre 1945-mai 1946, puis juin-octobre 1946). Mais en même temps, son contenu s’est déformé dans le souvenir commun pour s’éloigner, voire pour s’opposer au sens exact de ses préconisations réelles. Pour les uns, Brazzaville devenait l’acte premier de la décolonisation, crédité d’un esprit émancipateur qui n’avait pas été le sien. Pour les autres, au même titre que l’Appel du 18 juin ou que la Libération de Paris, la Conférence de Brazzaville s’est affirmée à une place de premier plan dans l’imaginaire politique du gaullisme ; De Gaulle, devenant : l’homme du 18 juin, l’émancipateur de Brazzaville, le libérateur de Paris, le fondateur de la Ve République.

Aujourd’hui, 80 ans après la tenue de cette conférence, quel regard peut-on avoir de cet événement ? Quelle est la part de la réalité et celle du mythe ? Pour répondre à ces questions, Les Cahiers de l’IGRAC et la Formation doctorale Histoire et Civilisations de l’UMNG invitent les chercheurs intéressés par cet appel d’inscrire leurs réflexions dans l’un des panels ci-après :

  1. Contexte historique de la convocation de la Conférence de Brazzaville ;
  2. La Conférence de Brazzaville et ses décisions majeures ;
  3. Les conséquences de la Conférence de Brazzaville pour le Congo et l’Afrique ;
  4. Quel bilan 80 ans après ?

Date limite d’envoi des contributions : 15 avril 2024

Adresse de soumission : igrac.congo2018@gmail.com / contact@igrac.cg

Les frais d’instruction de la contribution sont de 15000 FCFA (23 euros) payables au moment de l’envoi de l’article. Les auteurs dont les contributions ont été acceptées doivent procéder au règlement des frais d’insertion qui s’élèvent à 35 000 FCFA (54 euros) par transfert avant la parution de leurs contributions dans la revue auprès de :

MARIA MILANDOU Vanicia Jorcela Fridel: WhatsApp (+242 06 838 74 21); E-mail: fridelmaria.milandou@gmail.com

Copie au secrétaire administratif de l’IGRAC, Jean Félix YEKOKA : WhatsApp (+242 06 669 00 87) ; E-mail : yekokaj@yahoo.fr

Les auteurs des contributions doivent se conformer à la ligne éditoriale de la revue qui est celle du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES).