L’État africain face au développement paradoxal : le paradigme de la « double contingence » comme nouvelle voie de recherche scientifique

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Mohamed ABDOU

Résumé

Plusieurs auteurs ont analysé l’État africain et élaboré des théories d’envergure généralement fondées soit sur les phénomènes d’hybridation des peuples et des cultures, conduisant à l’enchevêtrement entre tradition et modernité, soit sur l’artificialité des frontières caractérisée par une  hétérogénéité culturelle incompatible avec la construction de l’État-Nation. Mais bien que souvent heuristiques, ces théories posent dans leur ensemble, un véritable problème de perspective. En effet pour la plupart, elles ont tendance à analyser l’État africain de l’extérieur et non de l’intérieur. En réalité, cette  façon d’appréhender la question de l’État africain, ne permet pas de mettre en évidence les éléments  cognitifs de l’État-Nation et plus particulièrement de la « Proto-Nation »africaine qui se présente en réalité  comme le postulat de la négation du développement  en Afrique. Le présent article  qui préconise une approche de l’intérieur, repose  surtout sur une analyse critique  la théorie de la « double contingence » développée par Niklàs Luhmann (1995, p. 315-316). Cette théorie exige que l’on considère l’État africain plutôt comme un système politique producteur de phénomènes d’inclusion et d’exclusion sociale des individus et des groupes d’individus du fait de leurs identités et de leurs particularismes. Les résultats de l’étude montrent que c’est ce système politique qui devient pour l’État africain, une source paradoxale de conflits, de tensions et de violences réelles ou symboliques parfois insurmontables dans la perspective d’un développement social et économique durable.


 

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